1850-1899
Les gens et le territoire changent
Aux Territoires du Nord-Ouest, pendant la seconde moitié du 19e siècle, le piégeage est devenu un mode de vie pour de nombreux peuples autochtones. On entrait alors dans une période de « dépendance aux postes de traite » pour les piégeurs dénés et inuvialuits. Ils dépendaient davantage des postes de traite de la CBH pour survivre, ce qui a eu une incidence sur les modèles de colonisation et a introduit la maladie et l’aide sociale de la part des mêmes personnes qui les rendaient malades. C’est aussi une époque où l’influence chrétienne s’est renforcée. Les écoles confessionnelles ont été introduites auprès des peuples autochtones. L’Église d’Angleterre (anglicane), les missionnaires catholiques romains et les Sœurs grises travaillaient alors activement à l’intégration des processus religieux chrétiens dans la vie des Dénés, des Inuits et des Métis.
La Compagnie de la Baie d’Hudson a transféré la Terre de Rupert au gouvernement canadien nouvellement formé en 1869. En 1876, le gouvernement fédéral a adopté la Loi sur les Indiens. De l’avis de la Couronne, cette loi donnait au gouvernement fédéral le droit exclusif de créer des lois concernant les Indiens et les terres indiennes. Elle définit qui est légalement considéré comme un Indien et établit les droits légaux qui s’y rattachent. Cette loi visait à éliminer la culture des Premières Nations en favorisant l’assimilation à la société eurocanadienne, et elle existe encore aujourd’hui.
À la fin du 19e siècle, le rythme des changements s’est accéléré avec la venue de baleiniers américains dans la mer de Beaufort. L’arrivée de commerçants indépendants, parfois appelés « libres », a remis en question la puissance de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Des milliers d’hommes et de femmes ont emprunté la route « entièrement canadienne » (rivière des Esclaves et fleuve Mackenzie) pour participer à la ruée vers l’or du Klondike. Le siècle se termine par la négociation et la signature du traité n° 8 par les représentants canadiens.
L’arrivée massive de nouveaux arrivants, avec leurs biens et leur mode de vie, a eu une incidence sur la façon dont les peuples autochtones exploitaient les ressources de leur territoire. Les systèmes de croyances et les structures de gouvernance des colons ont profondément modifié l’équilibre des pouvoirs entre les populations du Nord et les arrivants canadiens.