1979
James (Jim) Jerome
Le 17 novembre 1979, Jim Jerome décède brutalement, à l’âge d’à peine 30 ans, dans l’incendie qui ravage sa maison d’Inuvik. Ce décès tragique marque la fin d’une carrière prometteuse pour celui qui fut l’un des premiers photographes professionnels dénés originaires des Territoires du Nord-Ouest.
Jim Jerome naît le 31 juillet 1949, à Aklavik, et grandit près de Nichìitsìi diniinlee (Big Rock), un camp traditionnel gwich’in situé sur le chenal est du fleuve Mackenzie. Il est ensuite envoyé en pensionnat à Inuvik, puis obtient son certificat de soudure délivré par les Territoires du Nord-Ouest. Cette profession lui donne les moyens financiers de s’adonner à sa véritable passion, la photographie, une activité coûteuse.
À l’âge de 12 ans, Jim Jerome reçoit un appareil photo Brownie de Kodak, avec lequel il commence à immortaliser son environnement et les gens qui l’entourent. Au milieu des années 1970, son incroyable talent pour les formes et la lumière l’aide à se faire remarquer et l’amène à travailler, en 1977, pour le journal Native Press pendant huit mois, à la suite de quoi il démarre une carrière d’indépendant, qu’il poursuit depuis son studio et dans divers lieux reculés.
Pendant les années qui précèdent sa mort, Jim Jerome se lance dans un vaste projet de photojournalisme visant à « documenter le mode de vie des aînés dénés dans la vallée du Mackenzie. » Appartenant lui-même à cette communauté, il est immédiatement accepté par les habitants dans leurs activités quotidiennes, et leur confiance transparaît dans cette formidable collection de photos.
Lorsque Jim Jerome perd la vie dans l’incendie de sa maison, de nombreux négatifs sont également endommagés. Certains d’entre eux parviennent à être sauvés après d’importants efforts de restauration. Sa collection de clichés, composée de plus de 9 000 négatifs, offre un témoignage unique des activités traditionnelles gwich’in qui se déroulent sur les terres ancestrales, à une époque où le Nord connaît une série de changements rapides. Ces photos montrent un mode de vie profondément ancré dans des traditions qui sont, aujourd’hui encore, pratiquées aux Territoires du Nord-Ouest.