1899
Traité no 8
La plupart des terres des Territoires du Nord-Ouest, à l’exception de la zone occupée par les Inuvialuits sur la côte arctique, se trouvent à l’intérieur des limites du Traité no 8 ou du Traité no 11. Signé pour la première fois en juin 1899, le Traité no 8 englobe une région du nord-ouest du Canada de quelque 840 000 kilomètres carrés. Le Traité no 8 comprend une grande partie de la moitié nord de l’Alberta d’aujourd’hui, le quart nord-est de la Colombie-Britannique, le coin nord-ouest de la Saskatchewan, et la région située au sud de Hay River et du Grand lac des Esclaves aux Territoires du Nord-Ouest.
Le gouvernement était déterminé à faire signer un traité aux Premières Nations pour avoir accès à la région après avoir réalisé que la terre recelait de grandes richesses, notamment de l’or. Comme l’a écrit l’agent des Indiens à la retraite James Walker à Clifford Sifton, surintendant général des Affaires indiennes, en novembre 1897 : « Il sera plus facile de traiter avec eux maintenant, alors que leurs terres ne sont pas encore envahies de prospecteurs et qu’aucune mine précieuse n’a encore été découverte. Ils attacheront à leurs droits une valeur plus élevée une fois ces découvertes réalisées ».
Du point de vue du gouvernement fédéral, les Dénés ont accepté de céder leurs terres ou de procéder à l’« extinction » de certains droits. Les Dénés ne sont pas d’accord avec le point de vue du gouvernement sur l’extinction et affirment qu’ils n’ont jamais vendu leurs terres. Ils maintiennent que le Traité no 8 était un traité de paix et d’amitié par lequel les Dénés acceptaient de partager leurs terres en échange de plusieurs avantages, dont des soins médicaux. Plus important encore, les Dénés croyaient que leur mode de vie serait protégé « aussi longtemps que durera la terre ».
À l’époque, le Traité no 8 était le plus important règlement foncier jamais entrepris par le gouvernement fédéral. L’ascendance autochtone des Métis d’Athabasca était également considérée comme ayant des droits fonciers métis. Le gouvernement fédéral voulait que le traité éteigne les revendications autochtones sur les terres afin que la région puisse s’ouvrir à la colonisation et à l’exploitation minière.
Le Traité no 8 offrait uniquement la possibilité aux Métis d’être considérés comme étant des Dénés et de participer au processus de négociation de traités ou de se voir offrir un certificat (un papier contenant un paiement ou un droit foncier) par une commission mise sur pied parallèlement aux négociations du Traité no 8. Cependant, les Métis croyaient que le certificat était un moyen d’éteindre leurs droits et de pousser les familles à quitter leur foyer. Ce système a été largement utilisé au Manitoba dans les années 1870, et la plupart des terres promises aux Métis par l’entremise du certificat ont fini entre les mains de colons canadiens au moyen de transactions en espèces ou d’échanges.
Les négociations du Traité no 8 ont impliqué des missionnaires oblats, des Dénés, des Métis et des agents du gouvernement fédéral. En fin de compte, un traité s’avérant litigieux aujourd’hui a été signé. Les Inuvialuits de la région de la côte arctique n’ont jamais conclu de traité avec le gouvernement canadien, réglant le premier accord moderne de revendication territoriale en 1984.