1991
La découverte des diamants
En 1991, Charles (Chuck) Fipke, Stewart Blusson et leur associé, l’entreprise BHP Minerals, annoncent que des diamants ont été découverts dans un échantillon de roche au lac de Gras, aux Territoires du Nord-Ouest. Cette découverte déclenche l’une des plus grandes ruées au jalonnement de l’histoire du Canada.
Cela fait alors plus de dix ans que M. Fipke et M. Blusson cherchent des diamants dans l’Arctique. Ils sont convaincus que les conditions géologiques au nord-est de Yellowknife sont particulièrement propices à la présence de kimberlite, une roche extrêmement rare dans laquelle se trouvent les diamants.
En général, les prospecteurs de diamants ne sont pas directement à la recherche de pierres précieuses; à la place, ils prélèvent des échantillons dans différents endroits pour trouver des minéraux indicateurs de kimberlite. M. Fipke et M. Blusson sont les premiers à réussir à suivre cette piste jusqu’aux gisements de diamants du Lac de Gras.
L’exploration et l’échantillonnage effectués après la découverte de 1991 confirment l’importance du champ diamantifère du Lac de Gras. En 1994, BHP Minerals annonce qu’ils vont entreprendre la construction d’une mine. La présence de diamants intrigue et préoccupe la population : certains Ténois espèrent que cela génère des emplois et des retombées positives; d’autres sont au contraire profondément inquiets quant aux répercussions d’une exploitation minière incontrôlée sur les animaux, en particulier sur les caribous de la toundra arctique. Face à ces inquiétudes, le projet de BHP Minerals est soumis à une évaluation environnementale extrêmement rigoureuse, la plus exhaustive possible au Canada.
Les audiences publiques de 1996 sont l’occasion pour les Dénés, les Métis et les Inuits d’exprimer leurs préoccupations quant aux répercussions qu’une mine de diamants pourrait avoir sur leurs traditions culturelles, sur les terres ancestrales et sur les animaux, comme le caribou, dont ils dépendent. Les Autochtones souhaitent également qu’on leur garantisse l’accès à des possibilités d’emploi et d’affaires dans les mines de diamants. Les Autochtones deviennent ainsi des parties prenantes de l’exploitation minière et leurs droits sont consacrés par des accords socio-économiques et environnementaux ainsi que par des ententes sur les répercussions et les avantages.
La première mine de diamants du Canada ouvre ses portes en 1998; la mine Ekati (tłı̨chǫ pour Lac de Gras) représente l’aboutissement du travail de Chuck Fipke et de BHP Minerals, mais aussi la fin d’un processus d’évaluation environnementale très approfondi visant à changer la façon dont les ressources étaient exploitées aux Territoires du Nord-Ouest. La mine Diavik devient, en 2002, la deuxième mine de diamants des TNO; elle est suivie par la mine Gahcho Kue exploitée par De Beers Canada Inc. près du Lac Snap. La prospection de diamants se tourne aujourd’hui vers le Nord, dans l’espoir d’une nouvelle découverte majeure.