Les années 1850
Modes de vie inuvialuits
Malgré l’arrivée de nombreux étrangers européens dans le delta du Mackenzie au début des années 1800, les Inuvialuits continuent à suivre leurs modes de vie traditionnels. En été, comme c’est encore le cas aujourd’hui, ils chassent le béluga, qui leur fournit de la nourriture et de l’huile pour les qulliit (lampes à huile); sa peau est d’ailleurs utilisée pour fabriquer les semelles de leurs bottes. La chasse au béluga est principalement une activité de groupe, et elle nécessite une coordination habile entre les chasseurs. Ces derniers attendent que l’eau soit calme et, une fois le moment venu, le chef indique au groupe comment et où pagayer. Ils embarquent alors dans leurs kayaks, faits de peau de phoque tendue et de bois flotté. Lorsque les bélugas arrivent, les chasseurs forment une ligne pour les encercler. Les chasseurs lancent alors leurs harpons, attachés à un flotteur fait de peau de phoque gonflée. Puis, ensemble, ils tirent les bélugas vers le rivage.
Le chasseur, trappeur, voyageur et auteur Nuligak, aussi connu sous le nom de Bob Cockney, raconte : « […] Avec de grands cris, ils frappaient l’eau avec leurs pagaies, provoquant de grandes éclaboussures. Paniqués par le bruit, les bélugas se jetaient sur les bancs de sable pour tenter de fuir. Les plus gros n’avaient rapidement plus que deux pieds d’eau sous eux, et il leur était impossible de s’échapper […] ».
Après la chasse, tous les membres de la collectivité travaillent ensemble pour transformer la viande et la graisse. Les hommes et les femmes effectuent des tâches différentes; les hommes chassent les bélugas et, une fois à terre, les femmes les dépècent avant de sécher et d’entreposer la viande et la peau. Depuis les temps immémoriaux, la chasse au béluga a permis aux Inuvialuits de se nourrir et de s’habiller, et elle conserve son importance aujourd’hui encore.