1783

La Compagnie du Nord-Ouest c. la Compagnie de la Baie d’Hudson

L’arrivée des navires européens sur les voies navigables du Canada a mené à une course entre la Grande-Bretagne et la France pour le contrôle des ressources naturelles disponibles. La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) a conservé le contrôle des régions septentrionales des terres dont les eaux se déversent dans la grande baie et les commerçants français ont traversé la région au sud des Grands Lacs. La fourrure est devenue la marchandise d’échange, et le castor mâle appelé « Made Beaver » s’est imposé comme la norme pour le commerce entre les peuples autochtones et les postes à fourrure. L’accès à l’exploitation de ressources qui n’étaient plus disponibles dans les régions européennes constituait une véritable valeur canadienne pour les marchés européens.

Pendant les vingt années qui ont suivi la cession en 1763 du territoire français en Amérique du Nord, la traite des fourrures est entrée dans la tourmente. Montréal attirait des gens d’affaires écossais qui employaient la main-d’œuvre française pour parcourir les anciennes routes de traite françaises. Ils utilisaient toutes les méthodes nécessaires pour détourner la traite de fourrures aux dépens de la Compagnie de la Baie d’Hudson, y compris offrir à la vente de l’alcool, des armes à feu et de petites marchandises facilement transportables.

En 1770, de nombreux petits commerçants ont fusionné pour former la Compagnie du Nord-Ouest. La réponse de la Compagnie de la Baie d’Hudson fut d’établir le premier poste en arrière-pays à Fort Cumberland pour tenter de ramener le commerce vers les routes traditionnelles de la baie d’Hudson. La Compagnie du Nord-Ouest et d’autres commerçants indépendants se sont employés à contourner l’emprise de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Ils ont commencé à établir des postes sur la rive sud du Grand Lac des Esclaves en 1783, puis à Fort Providence (anciennement Old Fort Providence) en 1789 près de l’embouchure de la baie de Yellowknife, Fort of the Forks (aujourd’hui Fort Simpson) à la jonction de la rivière Liard et du fleuve Mackenzie en 1804, puis Fort Liard en 1807 et Fort Norman (aujourd’hui Tulita) en 1810.

Au cours des deux premières décennies du XIXe siècle, ces deux compagnies ont souvent établi des postes de traite voisins. Le premier poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson aux TNO fut appelé « Chiswick House » en 1803 ; il était situé dans le delta de la rivière des Esclaves, où la Compagnie de la Baie d’Hudson luttait contre les commerçants français plus enracinés et d’autres commerçants rivaux tels ceux de la Compagnie XY. En raison de la concurrence pour les fourrures, des forts ont changé de mains et il y a eu des violences occasionnelles. La fusion de la Compagnie de la Baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest en 1821 est venue stabiliser le commerce des fourrures dans les réseaux de la rivière Athabasca et du fleuve Mackenzie.