1800s
Les chefs de traite Renne
Les Dénés comptaient sur leurs dirigeants pour les guider et agir comme chefs de traite entre leur peuple et les nouveaux marchands de fourrures euro-canadiens. Les Dénés comprenaient ce que recherchaient les marchands et saisissaient les avantages mutuels du commerce de fourrures dans les années naissantes de la traite. Les Dénés voulaient ces nouveaux objets que les marchands apportaient, soit la poudre à canon, les allumettes et le tabac. L’échange de fourrures contre des marchandises allait de soi. George Blondin raconte l’histoire orale relatant les impressions des marchands arrivant dans le Sahtu. On se souvient du guérisseur de l’époque qui disait : « Il y a des gens étranges qui descendent la rivière dans trois canots. Il y a trois personnes à la peau blanche qui sont accompagnées de guides dénés. J’ai vérifié dans leur esprit s’ils voulaient faire du mal à notre peuple. Mais ils sont pacifiques et ne font que voyager dans ce pays. » Les premières années de commerce nécessitèrent des relations saines entre tous les peuples.
Dans les années 1800, les personnes possédant des compétences recherchées en matière de piégeage, de commerce et de diplomatie ont pris peu à peu des rôles de leadership, entrainant des changements progressifs dans le système de leadership traditionnel. Les hommes qui réussissaient à convaincre d’autres hommes de leur peuple à piéger les conduisaient aux postes de traite et négociaient un juste prix pour leurs fourrures. Ces hommes, parfois appelés « capitaines de traite » ou « chefs de traite », recevaient un traitement spécial de la part des marchands de fourrures européens et du Sud. Les marchandises reçues en don – redistribuées au sein de leurs peuples – ont fait en sorte que les chefs de traite deviennent des leaders puissants et influents.
Des dirigeants comme K’aawidda, aussi appelé « chef du Grand lac de l’Ours » (Tłı̨chǫ), Matonabbee (Dëne Sųłıné), Akaitcho (Dénés Yellowknives) et Barbue (Gwich’in), étaient grandement respectés tant par leurs peuples que par les marchands de fourrures qui dépendaient d’eux.
La Compagnie de la Baie d’Hudson comptait sur des intermédiaires dénés. Alors que des commerçants indépendants établissaient de petits postes de traite plus rapprochés dès leur arrivée dans les réseaux du fleuve Mackenzie et de la rivière Athabasca, les Métis sont aussi arrivés dans le nord avec les canots de traite et ont travaillé comme interprètes et navigateurs. Vers la fin des années 1800, la tradition des chefs de traite a disparu. La traite des fourrures a changé tant les populations des réseaux du fleuve Mackenzie et de la rivière Athabasca que leur technologie, leurs traditions et leurs langues.