1911

Les rennes de McNeill

À la fin des années 1800 et au début des années 1900, beaucoup croyaient que le caribou du Nord était en voie d’extinction. Le gouvernement canadien a tenté à plusieurs reprises de résoudre ce problème en implantant des hardes de rennes dans le Nord.

En 1907, le gouvernement canadien a parrainé une expérience consistant à importer 300 rennes de la Norvège à St. Anthony, Terre-Neuve. En 1910, cette harde terre-neuvienne était passée à plus de 1 200 animaux, et une partie a été déplacée aux Territoires du Nord-Ouest. Le but était d’établir une harde au sud du Grand lac des Esclaves. Nathaniel Gear, l’éleveur en chef de la harde de St. Anthony, avec Billy McNeill et John Broomfield comme aides-éleveurs, a déplacé 50 rennes de Terre-Neuve à Fort Smith.

En septembre 1911, ces 50 rennes ont été transportés par bateau, chemin de fer, wagon et chaland, pour finalement arriver à Fort Smith le 20 mai 1912. Dix-neuf bêtes sont mortes en chemin. Billy McNeill s’est occupé des 31 rennes restants. Pourtant, au cours de l’été et de l’hiver suivants, 28 autres bêtes se sont échappées dans la nature ou ont été tuées. Au printemps 1913, il ne restait plus que trois rennes femelles.

Sans mâle, Billy McNeill a reçu l’ordre d’emmener les trois femelles restantes à l’île Waite, dans le bras nord du Grand lac des Esclaves, et là, il devait capturer un caribou mâle qui pourrait se reproduire avec les rennes femelles. Une autre femelle est morte en route vers l’île Waite, et McNeill a passé l’hiver à s’occuper des deux autres.

Au cours de l’hiver 1914, M. McNeill et un guide tłı̨chǫ, dont le nom n’a pas été consigné, ont tenté de capturer un caribou mâle, mais sans succès. Pendant ce temps, l’un des deux rennes restants est mort, et le gouvernement canadien a demandé à McNeill d’abandonner l’expérience. Des années plus tard, lorsque M. McNeill se rappelle ce qui est arrivé à ce dernier renne, il déclare : « Le travail avec ces bêtes a coûté 62 000 $. Disons que j’ai eu droit à la viande la plus chère jamais consommée dans le nord du pays ».

Les expériences ultérieures d’élevage de rennes dans le Beaufort-Delta ont été plus fructueuses, et l’élevage de rennes se poursuit encore aujourd’hui.